Fort de ce constat, je me suis lancé dans un double travail de connaissance de soi (notamment par la pratique de la Communication Non-Violente) et de réflexion sur les causes de la crise écologique contemporaine. Ce double travail m’a poussé, d’une part, à changer mes priorités dans la vie et, d’autre part, à sortir des sentiers battus de la pratique scientifique pour explorer les interfaces entre science et politique scientifique, philosophie ou poésie. En particulier, la rédaction de mon livre "Nature that makes us human" m’a permis de développer ma vision du monde. J’y montre que le rapport de domination et d’exploitation qu’entretient la société moderne vis-à-vis de la nature n’est pas un épiphénomène : l’édifice social moderne tout entier repose sur un ensemble de fictions collectives qui amènent les humains à reproduire des rapports de domination. Or, ces fictions collectives sont de fausses croyances. Il n’y a pas d’un côté l’esprit, le sujet, l’humain, la culture, et de l’autre, la matière, l’objet, l’animal, la nature ; il n’y a qu’un mouvement général du cosmos et de la vie, qui nous traverse et auquel nous contribuons. Mon dernier livre, "Comment la Terre vit en nous", montre concrètement à quel point nous faisons partie intégrante de la planète Terre qui nous a donné naissance, que ce soit par les éléments matériels qui constituent notre corps, par les multiples canaux de communication qui nous relient aux autres êtres vivants ou par l’amour de la vie, qui constitue le besoin humain le plus fondamental.